Deux sur la balançoire : coup de coeur !!
Le temps passe, le souvenir s'estompe, mais je ne peux pas ne pas parler de cette pièce que nous sommes allées voir, Mum et moi, lors du weekend à Paris pour l'AEF, en mars dernier.
On aurait pu choisir quantités de spectacles ou pièces, mais notre choix s'est porté sur "Deux sur la balançoire", de William Gibson, adapté par Jean-Loup Dabadie et mis en scène par Bernard Murat, avec Jean Dujardin et Alexandra Lamy, plus connus (encore que...) sous les pseudos de "Chouchou et Loulou" de la série "Un Gars, Une fille", ou de Brice de Nice pour Jean Dujardin. Ca se passait (et ca se passe encore jusqu'au 31 mai 20 juin) au théâtre Edouard VII, dans le 9ème.
Je ne vais quasiment jamais au théâtre, c'est seulement la 2ème fois, en tous cas à Paris. La 1ère fois datant maintenant de 10 ans et c'était aussi une belle aventure puisque j'étais allée voir "Pygmalion" de Bernard Shaw, mis en scène également par Bernard Murat, avec à l'époque Lambert Wilson et Sophie Marceau dans les rôles principaux ! Un super souvenir aussi !!
Eh bien inutile de vous dire que ce fut un très bon choix !! Franchement, si je m'écoutais, je prendrais une place et remonterais à Paris illico !
Tout d'abord, nous étions extrémement bien placées, au 4ème rang à l'orchestre (par-terre), jugez vous-même :
Pas mal, hein !! En tendant un peu les bras, on aurait pu toucher les comédiens... ;-)
Et puis le théatre Edouard VII, datant de 1913, ancien fief de Sacha Guitry et à deux pas de l'Opéra Garnier est réellement magnifique avec ses tentures écarlates et ses dorures.
La pièce est ce qu'on appelle un "standard" américain, joué pour la 1ere fois en France en 1958 par Annie Girardot et Jean Marais et aux Etats-Unis dans les années 60 par Henry Fonda et Anne Bancroft. Elle a été ensuite adapté au cinéma ("Two for the seesaw") par Robert Wise (réalisateur de "West Side Story") avec Shirley Mac Laine et Robert Mitchum.
Plus tard dans les années 80, les rôles seront repris sur scène par Nicole Garcia et Jacques Weber, puis Jean-Louis Trintignant, et Ludmila Michael et Christophe Malavoy. Et plus j'y pense, et moins j'imagine ces acteurs là dans ces rôles ! Enfin bref... (Eh oui, quand j'aime un truc, je me renseigne à fond sur le sujet... déformation professionnelle sans doute !)
La mise en scène est de Bernard Murat, les costumes de Donald Cardwell Bernadette Villard ;-) et les décors de Nicolas Sire... ah les décors !! parlons en !!
Dans un premier temps, le rideau s'est levé sur un appartement qui occupait toute la longueur du devant de la scène - l'appart de Jerry Ryan (Jean Dujardin) Décor très sobre : un lit d'une place, une fenêtre, un téléphone et c'est a peu près tout. Derrière : un "mur" noir.
Par la suite, et grace à un jeu de lumières étonnant, ce "mur" noir deviendra transparent et on apercevra juste derrière, l'appartement de Clara Mosca - Alexandra Lamy, pour qu'il disparaisse ensuite définitivement (rideau complètement levé).
Les deux comédiens ont donc évolué la plupart du temps dans leur appartement respectif sans se voir, communiquant essentiellement par téléphone, d'où des scènes assez cocasses !
L'histoire en elle-même est une histoire entre un homme et femme somme-toute très banale... Un homme débarque dans une ville qui lui est inconnue, pour repartir à zéro après une séparation. Il fait la rencontre de Clara, et rapidement il va vivre avec elle. Jusqu'à ce que son ex-femme réapparaisse dans sa vie... Clasique, mais tellement bien rendu au niveau des émotions, des sentiments, des hésitations, faux-semblants... bref la vraie vie !
Ce n'est pas une comédie, plutot une comédie dramatique. On rit, on ne pleure pas mais presque, on a des frissons... Le jeu des 2 comédiens est excellent. Ne croyez pas retrouver Chouchou et Loulou dans ces deux personnages d'écorchés de la vie. Jerry Ryan/Jean Dujardin est ironique, cynique, désabusé, paumé, mais aussi sensible... Clara Mosca/Alexandra Lamy respire la joie de vivre, est cabotine à souhait, un peu libertine, mais montre aussi ses faiblesses.
La pièce dure 2 heures sans entracte et j'avoue que j'admire la performance des comédiens ! On se prend de sympathie pour ce couple et il est très très difficile de s'arracher du fauteuil quand le rideau tombe !!
Mais ce n'est pas fini !! Il était absolument inconcevable que je reste dans un tel état de manque !! Quand je vous dis que quand j'aime un truc, je fais les choses à fond... Ca n'a pas manqué !
Ni une ni deux, en rentrant, je me connecte sur tous les sites de ventes de bouquins et DVD en ligne imaginables avec une idée derrière la tête... Après quelques surfs, et la contribution de ma bonne vieille CB, voici ce que je commande :
Je ne pensais pas qu'il existait, donc c'est une très agréable surprise ! Inutile de dire que depuis, je me le suis passé en boucle en alternant VO et VF !! Qui a dit que j'avais un grain ?... :-D
Et puis ça !!! Alors là, c'est encore mieux que le film !! Le texte exact, mots pour mots de la pièce !! Une bonne façon de replonger dans l'ambiance de la pièce et de ne pas en oublier une miette !
Sur la 4ème de couverture :
"C'est quoi, c'est quand, c'est comment aimer ?... Aimer, c'est ne pas comprendre, aimer c'est tomber, tomber jusqu'au fond l'un de l'autre. Même mon regard est à l'intérieur de ses yeux... Elle est ma pire ennemie peut-être, mais c'est ma femme, dans ma chair... Aimer, même quand on se fait du mal c'est se dire : mais c'est elle qui m'en fait... Aimer c'est se détester en se tenant la main"
Quand on sait que c'est une réplique de Jerry Ryan qui parle de sa femme à Clara.... ca donne le ton de la pièce...
Pour un autre aperçu, courrez voir sur le site du théâtre Edouard VII. Un extrait vidéo de la pièce est disponible !
Et puis si vous avez l'occasion d'aller à Paris, voire même si vous êtes parisien(ne), ai-je besoin de vous suggérer de ne pas rater cette pièce ??... ;-)